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Rapport financier | Rapport des Commissaires aux comptes sur les comptes consolidés | États financiers consolidés |

Rapport des Commissaires aux comptes sur les comptes annuels |

Comptes annuels de Vivendi SA

Note 25. Litiges

était tombée à zéro durant les trois semaines qui ont suivi l’attentat du

11 septembre 2001 ainsi que pendant certains jours de Bourse fériés sur

les places de Paris ou de New York (12 jours).

Le 24 juin 2010, la Cour Suprême des États-Unis a rendu une décision

de principe dans l’affaire

Morrison v. National Australia Bank

, dans

laquelle elle a jugé que la loi américaine en matière de litiges boursiers

ne s’applique qu’aux « transactions réalisées sur des actions cotées sur

le marché américain » et aux « achats et ventes de titres intervenus aux

États-Unis ».

Dans une décision du 17 février 2011, publiée le 22 février 2011, le juge,

en application de la décision « Morrison », a fait droit à la demande

de Vivendi en rejetant les demandes de tous les actionnaires ayant

acquis leurs titres sur la Bourse de Paris et a limité le dossier aux

seuls actionnaires français, américains, britanniques et néerlandais

ayant acquis des ADRs sur la Bourse de New York. Le juge a refusé

d’homologuer le verdict du jury, comme cela lui était demandé par

les plaignants, estimant que cela était prématuré et que le processus

d’examen des demandes d’indemnisation des actionnaires devait d’abord

être mené. Le juge n’a pas non plus fait droit aux «

post trial motions »

de Vivendi contestant le verdict rendu par le jury. Le 8 mars 2011, les

plaignants ont formé une demande d’appel, auprès de la Cour d’appel

fédérale pour le Second Circuit, de la décision du juge du 17 février 2011.

Cette Cour d’appel fédérale l’a rejetée, le 20 juillet 2011, et a écarté de la

procédure les actionnaires ayant acquis leurs titres sur la Bourse de Paris.

Dans une décision en date du 27 janvier 2012, publiée le 1

er

février 2012,

en application de la décision « Morrison », le juge a également rejeté les

plaintes des actionnaires individuels ayant acheté des actions ordinaires

de la société sur la Bourse de Paris.

Le 5 juillet 2012, le juge a rejeté la demande des plaignants d’étendre la

«

class

» à d’autres nationalités que celles retenues dans la décision de

certification du 22 mars 2007.

Le processus d’examen des demandes d’indemnisation des actionnaires

a débuté le 10 décembre 2012 par l’envoi d’une notice aux actionnaires

susceptibles de faire partie de la «

class

». Ceux-ci ont pu jusqu’au

7 août 2013 déposer un formulaire («

Proof of Claims form

») destiné

à apporter les éléments et les documents attestant de la validité

de leur demande d’indemnisation. Ces demandes d’indemnisation

sont actuellement traitées et vérifiées par les parties ainsi que par

l’administrateur indépendant en charge de leur collecte. Vivendi

disposera ensuite de la faculté de contester le bien-fondé de celles-ci.

Le 10 novembre 2014, à l’initiative de Vivendi, les parties ont déposé

auprès du Tribunal une demande concertée d’homologation partielle

du verdict rendu le 29 janvier 2010, couvrant une partie significative

des demandes d’indemnisation. Certaines demandes d’indemnisation

n’ont pas été incluses dans cette demande d’homologation partielle du

verdict, Vivendi continuant d’analyser une éventuelle contestation de

leur validité. Le 23 décembre 2014, le juge a procédé à l’homologation

partielle du verdict.

Vivendi a déposé sa demande d’appel auprès de la Cour d’appel le

21 janvier 2015. Cet appel sera entendu conjointement avec le dossier

Liberty Media.

Vivendi estime disposer de solides arguments en appel. Vivendi entend

notamment contester les arguments des plaignants relatifs au lien de

causalité («

loss causation

») et aux dommages retenus par le juge et

plus généralement, un certain nombre de décisions prises par lui pendant

le déroulement du procès. Plusieurs éléments du verdict seront aussi

contestés.

Sur la base du verdict rendu le 29 janvier 2010 et en se fondant sur

une appréciation des éléments exposés ci-dessus, étayée par des

études réalisées par des sociétés spécialisées, faisant autorité dans

le domaine de l’évaluation des dommages dans le cadre des class

actions, conformément aux principes comptables décrits dans la

note 1.7, règles comptables – provisions, Vivendi avait comptabilisé au

31 décembre 2009 une provision d’un montant de 550 millions d’euros,

au titre de l’estimation des dommages qui pourraient, le cas échéant,

être versés aux plaignants. Vivendi a procédé au réexamen du montant

de la provision liée à la procédure de

Securities class action

compte

tenu de la décision de la Cour fédérale du District Sud de New York

du 17 février 2011 dans notre affaire, faisant suite à l’arrêt de la Cour

Suprême des États-Unis du 24 juin 2010 dans l’affaire « Morrison ». En

utilisant une méthodologie identique et en s’appuyant sur les travaux

des mêmes experts qu’à fin 2009, Vivendi a réexaminé le montant de

la provision et l’a fixé à 100 millions d’euros au 31 décembre 2010, au

titre de l’estimation des dommages qui pourraient, le cas échéant, être

versés aux seuls plaignants ayant acquis des ADRs aux États-Unis. Par

conséquent, Vivendi a constaté une reprise de provision de 450 millions

d’euros au 31 décembre 2010.

Vivendi considère que cette estimation et les hypothèses qui la sous-

tendent sont susceptibles d’être modifiées avec l’évolution de la

procédure et, par suite, le montant des dommages qui, le cas échéant,

serait versé aux plaignants pourrait varier sensiblement, dans un sens ou

dans l’autre, de la provision. Comme le prévoient les normes comptables

applicables, les hypothèses détaillées sur lesquelles se fonde cette

estimation comptable ne sont pas présentées car leur divulgation au

stade actuel de la procédure pourrait être de nature à porter préjudice

à Vivendi.

Plainte de Liberty Media Corporation

Le 28 mars 2003, Liberty Media Corporation et certaines de ses filiales

ont engagé une action contre Vivendi et M. Jean-Marie Messier et

M. Guillaume Hannezo devant le Tribunal fédéral du District sud de

New York sur la base du contrat conclu entre Vivendi et Liberty Media

relatif à la création de Vivendi Universal Entertainment en mai 2002.

Les plaignants allèguent une violation des dispositions du Securities

Exchange Act de 1934 et de certaines garanties et représentations

contractuelles. Cette procédure a été consolidée avec la «

class action

»

pour les besoins de la procédure de «

discovery

», mais en a été dissociée

le 2 mars 2009. Le juge en charge du dossier a autorisé Liberty Media

à se prévaloir du verdict rendu dans la «

class action

» quant à la

responsabilité de Vivendi («

collateral estoppel

»).

Le 25 juin 2012, le jury a rendu son verdict. Il a estimé que Vivendi était

à l’origine de certaines déclarations fausses ou trompeuses et de la

violation de plusieurs garanties et représentations contractuelles et a

accordé à Liberty Media des dommages d’un montant de 765 millions

d’euros. Vivendi a déposé plusieurs motions («

post-trial motions

»)

auprès du juge afin notamment que ce dernier écarte le verdict du jury

pour absence de preuves et ordonne un nouveau procès.

Le 9 janvier 2013, le Tribunal a confirmé le verdict. Il a en outre accordé

des intérêts avant jugement («

pre-judgment interest

»), commençant à

courir le 16 décembre 2001 jusqu’à la date d’homologation, au taux des

billets du Trésor américain à un an. Le montant total de la condamnation

s’élève à 944,8 millions d’euros avec les «

pre-judgement interest

». Le

17 janvier 2013, le Tribunal a homologué le verdict, mais en a décalé la

publication officielle afin de se prononcer sur deux «

post-trial motions

»

encore pendantes, qu’il a ensuite rejetées le 12 février 2013.

Le 15 février 2013, Vivendi a fait appel du jugement contre lequel il

estime disposer de solides arguments. Le 13 mars 2013, Vivendi a déposé

une motion auprès de la Cour d’appel, lui demandant de suspendre son

examen de l’appel dans le dossier Liberty Media jusqu’à ce que le verdict

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Rapport annuel - Document de référence 2014