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Profil du groupe | Activités |

Litiges

| Facteurs de risques

n’ont pas été incluses dans cette demande d’homologation partielle du

verdict, Vivendi continuant d’analyser une éventuelle contestation de

leur validité. Le 23 décembre 2014, le juge a procédé à l’homologation

partielle du verdict.

Vivendi a déposé sa demande d’appel auprès de la Cour d’appel le

21 janvier 2015. Cet appel sera entendu conjointement avec le dossier

Liberty Media.

Vivendi estime disposer de solides arguments en appel. Vivendi entend

notamment contester les arguments des plaignants relatifs au lien de

causalité («

loss causation

») et aux dommages retenus par le juge

et plus généralement, un certain nombre de décisions prises par lui

pendant le déroulement du procès. Plusieurs éléments du verdict seront

aussi contestés.

Sur la base du verdict rendu le 29 janvier 2010 et en se fondant sur

une appréciation des éléments exposés ci-dessus, étayée par des

études réalisées par des sociétés spécialisées, faisant autorité dans

le domaine de l’évaluation des dommages dans le cadre des class

actions, conformément aux principes comptables décrits dans les

notes 1.3.1 (recours à des estimations) et 1.3.8 (provisions), Vivendi

avait comptabilisé au 31 décembre 2009 une provision d’un montant

de 550 millions d’euros, au titre de l’estimation des dommages qui

pourraient, le cas échéant, être versés aux plaignants. Vivendi a procédé

au réexamen du montant de la provision liée à la procédure de Securities

class action compte tenu de la décision de la Cour fédérale du District

Sud de New York du 17 février 2011 dans notre affaire, faisant suite à

l’arrêt de la Cour Suprême des États-Unis du 24 juin 2010 dans l’affaire

« Morrison ». En utilisant une méthodologie identique et en s’appuyant

sur les travaux des mêmes experts qu’à fin 2009, Vivendi a réexaminé le

montant de la provision et l’a fixé à 100 millions d’euros au 31 décembre

2010, au titre de l’estimation des dommages qui pourraient, le cas

échéant, être versés aux seuls plaignants ayant acquis des ADRs aux

États-Unis. Par conséquent, Vivendi a constaté une reprise de provision

de 450 millions d’euros au 31 décembre 2010.

Vivendi considère que cette estimation et les hypothèses qui la sous-

tendent sont susceptibles d’être modifiées avec l’évolution de la

procédure et, par suite, le montant des dommages qui, le cas échéant,

serait versé aux plaignants pourrait varier sensiblement, dans un sens ou

dans l’autre, de la provision. Comme le prévoient les normes comptables

applicables, les hypothèses détaillées sur lesquelles se fonde cette

estimation comptable ne sont pas présentées car leur divulgation au

stade actuel de la procédure pourrait être de nature à porter préjudice

à Vivendi.

Plainte de Liberty Media Corporation

Le 28 mars 2003, Liberty Media Corporation et certaines de ses filiales

ont engagé une action contre Vivendi et M. Jean-Marie Messier et

M. Guillaume Hannezo devant le tribunal fédéral du District sud de

New York sur la base du contrat conclu entre Vivendi et Liberty Media

relatif à la création de Vivendi Universal Entertainment en mai 2002.

Les plaignants allèguent une violation des dispositions du

Securities

Exchange Act

de 1934 et de certaines garanties et représentations

contractuelles. Cette procédure a été consolidée avec la «

class action

»

pour les besoins de la procédure de «

discovery

», mais en a été dissociée

le 2 mars 2009. Le juge en charge du dossier a autorisé Liberty Media

à se prévaloir du verdict rendu dans la «

class action

» quant à la

responsabilité de Vivendi («

collateral estoppel

»).

Le 25 juin 2012, le jury a rendu son verdict. Il a estimé que Vivendi était

à l’origine de certaines déclarations fausses ou trompeuses et de la

violation de plusieurs garanties et représentations contractuelles et a

accordé à Liberty Media des dommages d’un montant de 765 millions

d’euros. Vivendi a déposé plusieurs motions («

post-trial motions

»)

auprès du juge afin notamment que ce dernier écarte le verdict du jury

pour absence de preuves et ordonne un nouveau procès.

Le 9 janvier 2013, le Tribunal a confirmé le verdict. Il a en outre accordé

des intérêts avant jugement («

pre-judgment interest

»), commençant à

courir le 16 décembre 2001 jusqu’à la date d’homologation, au taux des

billets du Trésor américain à un an. Le montant total de la condamnation

s’élève à 945 millions d’euros avec les «

pre-judgment interest

». Le

17 janvier 2013, le Tribunal a homologué le verdict, mais en a décalé la

publication officielle afin de se prononcer sur deux «

post-trial motions

»

encore pendantes, qu’il a ensuite rejetées le 12 février 2013.

Le 15 février 2013, Vivendi a fait appel du jugement contre lequel il

estime disposer de solides arguments. Le 13 mars 2013, Vivendi a déposé

une motion auprès de la Cour d’appel, lui demandant de suspendre son

examen de l’appel dans le dossier Liberty Media jusqu’à ce que le verdict

dans la «

class action

» soit homologué et que l’appel dans ces deux

dossiers soit examiné en même temps. Le 4 avril 2013, la Cour d’appel

a accédé à la demande de Vivendi en acceptant d’entendre les deux

dossiers en même temps. Vivendi ayant déposé sa demande d’appel dans

le dossier de la «

class action

», le 21 janvier 2015, ces deux dossiers

seront entendus conjointement par la Cour d’appel.

Sur la base du verdict rendu le 25 juin 2012 et de son homologation par le

juge, Vivendi a maintenu au 31 décembre 2014 la provision d’un montant

de 945 millions d’euros, constatée au 31 décembre 2012.

Procès des anciens dirigeants de Vivendi à Paris

En octobre 2002, le Pôle financier du Parquet de Paris a ouvert une

instruction, pour diffusion dans le public d’informations fausses ou

trompeuses sur les perspectives ou la situation de la société et pour

présentation et publication de comptes inexacts, insincères ou infidèles

(exercices 2000 et 2001). L’instruction a fait l’objet d’un réquisitoire

supplétif portant sur les rachats par la société de ses propres titres entre

le 1

er

septembre et le 31 décembre 2001. Vivendi s’est constitué partie

civile.

Le procès s’est tenu du 2 au 25 juin 2010 devant la 11

e

Chambre

correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, à l’issue duquel

le procureur de la République a demandé la relaxe de tous les prévenus.

Le Tribunal correctionnel a rendu son délibéré le 21 janvier 2011. Il a

confirmé la qualité de partie civile de Vivendi. MM. Jean-Marie Messier,

Guillaume Hannezo, Edgar Bronfman Jr et Éric Licoys ont été condamnés

à des peines avec sursis et à des amendes. En outre, MM. Jean-Marie

Messier et Guillaume Hannezo ont été condamnés solidairement à

des dommages et intérêts au profit des actionnaires parties civiles

recevables. Un appel a été interjeté par les anciens dirigeants de Vivendi

ainsi que par certaines parties civiles. Le procès en appel s’est tenu

du 28 octobre au 26 novembre 2013, devant la Cour d’appel de Paris.

Le Ministère public a requis une peine de 20 mois d’emprisonnement

avec sursis et 150 000 euros d’amende à l’encontre de M. Jean-Marie

Messier pour abus de biens sociaux et diffusion d’informations fausses

ou trompeuses ; une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis

et 850 000 euros d’amende à l’encontre de M. Guillaume Hannezo pour

délit d’initié et une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis

et 5 millions d’euros d’amende à l’encontre de M. Edgar Bronfman Jr

pour délit d’initié. Le 19 mai 2014, la Cour d’appel a rendu son arrêt.

S’agissant des faits qualifiés par le Tribunal correctionnel de « diffusion

d’informations fausses ou trompeuses », la Cour a considéré que

l’infraction n’était pas caractérisée. La Cour a retenu le délit d’abus

de biens sociaux pour Jean-Marie Messier et l’a condamné à 10 mois

d’emprisonnement avec sursis et 50 000 euros d’amende et le délit d’initié

pour MM. Hannezo et Bronfman et les a condamnés respectivement à

850 000 euros d’amende (dont 425 000 euros avec sursis) et 5 millions

d’euros d’amende (dont 2,5 millions d’euros avec sursis). Enfin, la Cour a

infirmé les condamnations à des dommages et intérêts (« action civile »)

prononcées par le Tribunal correctionnel au bénéfice des actionnaires

et anciens actionnaires de Vivendi (10 euros par action). S’agissant de

Vivendi, la Cour a confirmé la validité de sa constitution de partie civile,

n’a retenu aucune responsabilité à son encontre et a déclaré nulle la

demande d’indemnisation formulée par certains actionnaires ou anciens

actionnaires. Un pourvoi en cassation a été formé par certains défendeurs

et certaines parties civiles.

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Rapport annuel - Document de référence 2014